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Paris, mai 1902 J’écris ces lignes par de tristes journées de mai, glaciales, pluvieuses. Elles chagrinent d’autant plus qu’elles ont saisi le cœur presque en renouveau … Car avril déjà avait été magnifique. Il triomphait dans le sourire facile des femmes sur les avenues, dans la teinte pâlie des toilettes mi-claires, dans la joie alerte…
Paris, mai 1902
J’écris ces lignes par de tristes journées de mai, glaciales, pluvieuses. Elles chagrinent d’autant plus qu’elles ont saisi le cœur presque en renouveau … Car avril déjà avait été magnifique. Il triomphait dans le sourire facile des femmes sur les avenues, dans la teinte pâlie des toilettes mi-claires, dans la joie alerte des arbres se hâtant de vêtir leur nudité. On avait dit adieu, sans regret, aux bûches de la cheminée qui n’arrivaient pas — combien pas ! — à remplacer, pour les frileux que nous sommes, notre soleil des Antilles … Dans les jours qui avaient vécu, on avait beau se tenir au plus près de la flamme pétillante, le malaise persistait, s’étendait jusqu’à la pensée qu’il rendait paresseuse, inerte, endolorie … Un sang d’agnelet, anémique et fade, circulait difficilement dans les veines barrées … La plume tombait des doigts gourds … Et en face du papier tout blanc on s’anéantissait, n’ayant plus la force de courir après l’idée, l’image fuyante.
Poids | 1 livres |
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